PARTIE 1: Film énigme, film facétie, film labyrinthe. Quatre parties : quatre voyages vers la mer en quatre récits qui se recoupent entre eux. Les héros de ces histoires se rendent dans une station balnéaire, où leur existence va prendre un tournant décisif. Tous ces évènements ont lieu quasiment en même temps: un des héros devient fou d'amour, un autre souffre de l'incompréhension de ses amis, un autre veut conquérir l'estime de son père, un autre enfin peine à organiser la coopération avec ses compagnons. Chacun se voit comme le centre d'un drame, alors que dans les récits des autres il n'est qu'un personnage secondaire. Toutes ces histoires relèvent d'un pathos tragique : l'homme qui éprouve une situation dramatique devient un personnage comique lorsqu’il est vu de l'extérieur. Et plus le héros fait montre de sérieux, plus sa conduite apparaît ridicule.
[...] Dans cet ahurissant Barnum électrique qui frôle souvent le too much, en a une conscience totale mais ne lui rentre jamais vraiment dedans, l’humour soviet – second degré à souhait et absurde au possible – s'avère étonnement moderne et inonde le film d’un intérêt constamment renouvelé, et ce malgré sa longueur. Entre interludes chantés et dérives psychédéliques, c’est là la réussite flamboyante de Sergey Loban : réussir à tenir sa promesse de bout en bout, là même où ce Shapito Show ne délivre l’intelligence de son écriture qu’au fur et à mesure. [...]
[...] C’est une leçon de tout, ou une leçon de choses, comme on disait avant : on en prend ce qu’on veut, libre qu’on est de rire, d’admirer ou de mépriser (ou les trois à la fois) des personnages qui sont toujours au mauvais endroit, qui s’en foutent & prennent plaisir à vivre dans un moment présent que, de toute manière, Loban trouvera toujours un prétexte à éviter, dilatant ou contournant chaque problème bénin avec autant de nonchalance dont, à coup sûr, le réalisateur serait capable de faire preuve lui-même à l’annonce de l’Apocalypse. Cette dernière est, justement, est un thème sous-entendu chez lui : ses quatre histoires convergent vers le Shapito, dernier bar avant la fin du monde où tout est ”reset” dans un bain de flammes, comme si rien d’autre que ce petit bout de Crimée n’avait jamais existé. [...]
[...] Shortly, this film is "must see" for those who are interested in Russian cinema and for serious movie lovers.
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