Robert n'aime pas les gens qui s'amusent dans sa ville. Il déteste l'alcool, les bars, les fêtes et les gens bourrés. Du coup, la nuit, il sort de sa tanière pour photographier et filmer les fêtards à leur insu, les exposer sur internet et prouver que sa ville sombre peu à peu dans le "chaos". Deux jeunes réalisateurs amateurs vont à sa rencontre pour le suivre et comprendre sa démarche...
La capitale du bruit fait partie de ces films qui prouvent qu’une prod riquiqui peut largement être compensée par du talent, une écriture ciselée et une créativité de tous les instants. Quand Rock - un des réals - nous a envoyé son film, nous n’en attendions pas grand chose: le manque de moyen était évident, le genre extrêmement casse-gueule et le sujet particulier (et local). Notre conscience professionnelle nous a néanmoins poussé à jeter un oeil au film (on regarde tout ce qu’on nous envoie) et heureusement car sinon nous n’aurions pas connu Robert et son inénarrable obsession du bruit et des odeurs. Le film parvient à maintenir ce fragile équilibre entre la crédibilité nécessaire des situations et le décalage permanent de leur traitement. Avec évidemment une inversion progressive dans les proportions au fur et à mesure du film...mais toujours avec humour. Et c’est bien là d’ailleurs le plus important et ce qui a achevé de nous convaincre: nous nous sommes marrés du début à la fin. C’est donc votre tour maintenant: qui verra rira !
Le spectateur parvient à comprendre Robert. Pas à l’excuser, encore moins à l’approuver, mais le film donne les clés pour décoder les névroses de Robert. Pour un film produit en complet bénévolat, improvisé à 90%, tourné avec un appareil photo et un enregistreur de sons grand public pour un budget total de 1 500€, c’est un trait de génie.
Lire la critique complète de Pierre France sur Rue89 Strasbourg
La Capitale Du Bruit s’illustre surtout par son jusqu’au-boutisme. On s’extasie lorsque les réalisateurs suivent Robert dans ses virées nocturnes, cherchant la ratonnade, et ses nombreuses altercations où il se tourne en ridicule, montrant que malgré des groupuscules quant à eux bien dangereux, le fasciste est souvent seul. On croit surtout étonnamment à ce personnage, par sa ressemblance avec nombre de profils indésirables que nous croisons au quotidien, mais aussi par la qualité du portrait brossé, n’hésitant jamais à aller dans les détails pour faciliter une immersion, nous donner l’impression d’être devant un vrai documentaire. En cela, l’expérience reste inédite, et sacrément plaisante.
Lire la critique complète de Thierry de Pinsun sur On se fait un ciné
Pour les échos parfois terrifiants qu'il donne aux discours réactionnaires de tout poil, pour la pertinence de sa forme de documenteur ultra-maitrisée, pour la performance formidable de son comédien principal Stéphane Bernard et pour sa féroce drôlerie La Capitale du Bruit est un petit film à découvrir de toute urgence.
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