Une jeune blogueuse spécialisée dans l'exploration urbaine visite un gigantesque hôpital abandonné avec son caméraman. Elle fait vivre en direct ses aventures à ses followers et ne coupe jamais la caméra. Or, cet hôpital va lui faire vivre un véritable cauchemar, car les drames du passé y ont laissé leurs traces.
Lorsque nous avons reçu "Night Shot", nous n'en attendions pas grand chose. Bien que nous apprécions sincèrement le found footage, nous avons aussi remarqué que de moins en moins de films du genre parvenaient à se démarquer. En plus, "Night Shot" est un found footage français et la liste des exemples de réussite dans le genre chez nous est quasi inexistante. Mais vous l'aurez compris : si nous avons décidé de le programmer, c'est qu'il y a un truc. En effet, selon nous, le film d'Hugo König est d'une efficacité redoutable. Alors, scénaristiquement parlant, nous ne sommes pas chez Aaron Sorkin, c'est sûr, il faut prendre "Night Shot" pour ce qu'il est : un found footage réalisé avec la bite et le couteau qui montre une influenceuse et son cameraman qui se perdent dans un hôpital désaffecté en pleine nuit. Il n'y a pas plus con que ça, la plupart des Escape Rooms sont scénaristiquement plus complexes. Cela dit, si on prend la peine de le regarder dans les bonnes conditions (dans le noir, le son à fond), on se prend au jeu et "Night Shot" se révèle comme l'un des meilleurs trains fantômes français dans lequel nous avons pu embarqué. Il arrive même à éparpiller quelques originalités par-ci par-là avec simplicité pour rendre le voyage plus marquant (dont le travail sur le son). On pensera évidemment au "Projet Blair Witch", mais aussi beaucoup à "Grave Encounters". Chapeau bas à l'actrice principale, Nathalie Couturier, qui donne voix, corps et sueur avec une crédibilité incontestable. Les adeptes de found footages sauront apprécier le voyage ténébreux qu'est "Night Shot", les autres feraient mieux de passer leur chemin. Une preuve qu'il est possible de faire du bon film d'horreur en France (mais avec zéro budget)...
Le premier film du Français Hugo König, réalisateur indépendant spécialiste de l’horreur à budget réduit, est un faux documentaire dans la lignée du Projet Blair Witch (Eduardo Sánchez et Daniel Myrick, 1999), tourné en un seul et vrai plan-séquence. Pour avoir une prise exploitable, il aura fallu faire treize fois le film, à raison de deux fois par nuit pendant sept jours, au sanatorium désaffecté d’Aincourt construit dans les années 1930, dans le Val-d’Oise. Une performance d’autant plus remarquable que l’endroit possède la réputation d’être hanté, ce qui aurait occasionné « malaises » parmi l’équipe et « problèmes techniques improbables », selon la note d’intention du cinéaste.
Toute l’idée va être de suivre sans coupe une bloggeuse un peu agaçante dans son exploration d’un sanatorium abandonné et effrayant au cœur de la nuit, et regarder impuissant les choses partir en vrille sévèrement. Si le film met un peu de temps à faire grimper le curseur du trouillomètre, c’est parce qu’il prend le temps d’immerger le spectateur avec lui dans cette aventure, et quand je dis spectateur je devrais plutôt parler de viewer. Parce que oui, l’intérêt de ne pas faire de coupe ici et d’utiliser la technique du found footage c’est qu’on se retrouve très rapidement avec le sentiment de s’être perdu sur Twitch et de regarder quelque chose de parfaitement authentique. Nathalie Couturier, seule actrice dans le champ de la caméra pendant tout le film, participe grandement à cette immersion. La voir interagir avec ses followers, donner des explications brouillonnes sur les lieux de l’exploration et s’exprimer avec beaucoup de répétition, de mots dans le désordre et de grammaire approximative donne à ces images une crédibilité folle et on se prend très facilement au jeu. Le dispositif de plan-séquence est encore une fois à la faveur de ses approximations de jeu qui créent toute l’authenticité de ce qu’on voit à l’écran, une fois que ça tourne on n’arrête pas, si c’est le mauvais mot qui sort de la bouche de l’actrice on n’arrête pas, comme si on tournait une véritable émission d’urbex en ligne.
Plus de 10 années après la vague de found footage qui avait déferlé sur la planète cinéma, Hugo König apporte sa vision du sous-genre en l'agrémentant d'une performance technique rare et forcément séduisante !
Nous sommes en présence d'un excellent film de genre underground français, laissé trop longtemps en dehors de nos frontières (une sortie aux Etats-Unis dès 2018 quand même) (...) Entre Outlast et le Projet Blair Witch, voilà en tout cas un film qui fait du bien à voir et qui, oui, nous rend fier qu'il soit français !
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