Takuya rêvait d’être judoka. À 18 ans pourtant, il intègre une écurie de sumo à Tokyo, poussé par son père : "il n’y a plus de place pour toi à la maison. Ne pense même pas à échouer !" Loin de ses amis et de sa vie d’adolescent branché, il est initié à son futur métier et à sa nouvelle vie, rigoureuse et traditionnelle...
Tu seras sumo prend la mesure du poids de la tradition sur le parcours individuel d'un jeune homme qui n'a aucune vocation à devenir lutteur. C'est cette double collision qui est passionnante dans le film. Elle concerne à la fois l'irruption d'un corps svelte dans une communauté qui vit en huis clos et où le standard de normalité est le surpoids. Mais aussi le choc d'un Japon, ultra moderne, viscéralement amarré à sa culture traditionnelle. Takuya, jeune homme de son temps, incarne tous ces paradoxes. Tout comme la bande originale électro particulièrement excellente du groupe dDamage, à la croisée d'influences modernistes et traditionnelles. De la formation au métier de sumo à la transformation d'un corps, Jill Coulon enregistre chaque micro événement, avec un sens de l'observation remarquable et une proximité "naturelle", inscrite dans un processus physiologique "antinaturel" au possible. Car la prise de poids requise pour se hisser au niveau des plus grands lutteurs implique l'ingurgitation d'énormes quantités de nourriture.
Il y a quelque chose d'idéal dans ce documentaire élégant : le romanesque des situations, Tokyo filmé comme une impasse, (...) le visage en larmes du lutteur (...). On attend la suite [de Jill Coulson] avec impatience.
En un film quasiment ethnographique, Jill Coulon laisse le sumo se déployer dans toutes ses dimensions - tout en dressant le beau portrait d'un jeune homme. Une grande réussite.
Pour son premier long métrage, Jill Coulon signe un documentaire sans interview ni commentaire "off". Images puissantes dans la lignée de Frederick Wiseman ("Boxing Gym").
J'ai visionné cet excellent documentaire sur le monde des sumos et en l’occurrence l'arrivée du futur jeune sumo et toute la dureté des exercices étant obligatoire pour essayer d'arriver dans l'élite. Ce jeune va passer des mois dans une écurie de sumos et finira par craquer, surtout au vu de la solitude personnelle qu'il va affronter, pas de famille, pas d'amis, et pas possible de le dire aux autres sumos ce qui ne va pas, ceux-ci ne comprendraient pas, c'est surtout la cause de sa détresse morale qui craquera.
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