Sur une route solitaire traversant les vastes plaines dénudées du Tibet, un camionneur qui avait écrasé un mouton par accident prend un jeune homme en stop. Au cours de la conversation qui s’engage entre eux, le chauffeur remarque que son nouvel ami a un poignard en argent attaché à la jambe et apprend que cet homme se prépare à tuer quelqu’un qui lui a fait du tort à un moment donné de sa vie. A l’instant où il dépose l’auto- stoppeur à un embranchement, le camionneur ne se doute aucunement que les brefs moments qu’ils ont partagés vont tout changer pour l’un comme pour l’autre et que leurs destins sont désormais imbriqués à jamais.
Une ambiance, une atmosphère, de jolis plans oniriques, Pema Tseden pratique l’orthodoxie du cinéma de manière subliminale. Son histoire est ténue, pleine de sagesse et de recueillement sur la portée des sentiments.
Il s'agit d'un beau film à la fois étrange, troublant, captivant. Construit en boucle autour du thème du double et du paradoxe. S'appuyant sur une photo magnifique et une histoire envoûtante, il vous saisit et vous entraîne dans des contrées mentales fascinantes où le souffle est aussi court que l'air raréfié dans ces hauteurs proches des mystères indicibles de l'univers.
Lire la critique complète de Nicolas Le Grand sur Abus de ciné
On peut dire beaucoup de choses en un seul plan. Une route au milieu d’un paysage infini, nous sommes sur le plateau désertique du Kekexili, battu par les vents. Ce premier plan, d’une très grande beauté, aux allures kiarostamiennes, annonce le road movie en devenir et présente le format 1.33 de l’image, celui des origines du cinéma, celui aussi qui sied au portrait. Une seule image pour exposer tout à la fois l’ambition du film et son esthétique. Une seule image vaut contrat.
Lire la critique complète de FRANÇOIS-XAVIER THUAUD sur Le Bleu du Miroir
"Jinpa" intrigue surtout par son étrangeté ostentatoire. Commençant comme un road-movie, il a des allures de western surréaliste, tandis que l’épaisseur de sa parabole ne l’empêche pas de faire preuve de touches humoristiques.
Non seulement « Jinpa » est beau à regarder, mais il exprime, en filigrane, la possibilité du karma et d’une réalité poétique qui nous échappe.
Ce film s’ajoute avec brio à l’oeuvre de Pema Tseden, continuant à construire un cinéma avec des racines, un certain rythme, une façon de créer des images si particulières. C’est un art qui évolue et grandit toujours plus au-delà des frontières, vers le monde entier, malgré l’oppression que subit la région et son peuple dans la Chine actuelle. Le cinéma tibétain a de grands jours devant lui.
#ça va saigner
#welcome
#dramakif
#intellokif