Sergio vit dans son taxi, à Naples. Il rumine l'absence de son frère parti il y a des années faire une retraite bouddhiste à la con. Enchaînant les courses et les cigarettes, il écoute une émission radio sobrement intitulée "L'art du bonheur". Et si c'était son tour de partir en quête du sens de la vie ?
Comme tout droit sorti d'un recueil de Baudelaire « Les fleurs du mal », cet animé Italien réalisé par Alessandro Rak, respire le spleen et l’idéal. Son graphisme magnifique nous plonge dans un univers mélancolique, sans pour autant s’embourber dans la pathos ou les petites fleurs bleues. Il contourne cet écueil en gardant un certain rythme dans les dialogues, le montage, l’accent italien si chantant des personnages et des répliques suffisamment piquantes pour nous maintenir en haleine. Alors nous nous laissons emporter, enchaînant les cigarettes, les courses en taxi dans un tableau de la ville de Naples, plus dégradée que jamais. Non pas à la recherche du temps perdu, mais plus du sens de la vie.
(…) quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur un tel récit ! Alors que tout laissait présager d’un récit sur la rivalité fraternelle, c’est en réalité une narration bien plus intérieure qui nous est jouée par l’un des deux frères, Sergio, tandis que l’autre est parti suivre une voie plus spirituelle en Asie. Dilemme de celui qui reste, culpabilité du survivant, turpitudes existentielles, réflexion sur l’art et la création : L’arte della felicità c’est tout ça à la fois, la densité thématique du métrage n’étant défiée que par celle du mixage sonore. En effet, l’image est très belle, voire même esthétisante lors de certains passages, et l’animation, assisté par une mannequin 3D qui donne une forte impression de rotoscopage (ce qui peut être considéré comme de la triche par les puristes), permet de garder une consistance sur la durée. (…)
Lire la critique complète de Nicolas, Festival d'Annecy sur Little Big Animation
Avec ce film, Alessandro Rak ne se limite pas à aborder de manière superficielle une vie brisée, celle d’un talent musical reclus derrière le volant d’un taxi, dans une ville pas particulièrement agréable, et dont la relation avec son frère se limite à un échange épistolaire. Le réalisateur veut explorer ce qu’il y a au-delà des mots, des relations, des villes, des talents et enfin, des vies.
« … » « L'arte della felicità" fait référence au bouddhisme et se conclue intelligemment sous forme de message sur la nécessité de vivre au présent, sans regarder ses malheurs passés ou espérer des bonheurs futurs incertains. De quoi réfléchir à sa propre attitude face à la vie.
Lire la critique complète de Olivier Bachelard sur Abus de ciné
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