C'est l'été dans la campagne du nord de l'Italie. Giacomo, un adolescent sourd, part au fleuve avec Stefania, sa meilleure amie. En s'éloignant des sentiers battus, ils se perdent et arrivent dans un endroit paradisiaque où ils se retrouvent seuls et libres. Ils ont 16 et 18 ans, leurs sens s'éveillent.
Parmi les découvertes du cru 2011 du Festival de Locarno, il y avait L'Eté de Giacomo, qui est reparti avec le Léopard d'or de la section Cinéastes du présent sous le bras. Une sorte de prix bourgeon qui va comme un gant à la première œuvre de l'Italien Alessandro Comodin, bricolée pour le prix d'une boite de Barquettes trois chatons. L'Eté de Giacomo ressemble à un cousin de comédie du Blissfully Yours d'Apichatpong Weerasethakul, ses paradis perdus et déjeuners sur l'herbe. Le temps dure plus longtemps chez Comodin, et L'Eté de Giacomo s'étale, s'allonge, ne raconte quasiment rien pendant 1h20 mais la magie opère. Dès les premiers instants qui ne donnent pas l'impression d'être devant un film italien d'aujourd'hui (c'est malheureusement plutôt un compliment) et cette caméra qui suit deux jeunes gens dans la forêt, qui deviendrait presque une jungle des Fidji avant de déboucher sur un lac d'enfance. Giacomo et Stefania y régressent jusqu'à une innocence idyllique, jeux potaches et cons, juste le soleil, la flotte et le temps qui s'écoule. Il y a une grâce dans le cinéma de Comodin qui fait que ce qui ailleurs passerait pour du rien parvient ici à construire quelque chose.
Lire la critique complète de Nicolas Bardot sur Film de Culte
Tournant en 35mm et en équipe réduite, Comodin rappelle son affection pour le rendu de la pellicule vouée à disparaître, mais souligne aussi l’atmosphère toute particulière que confère ce support coûteux au tournage : « Le film me met dans une tension, que je transmets à l’équipe, et aux personnages. Je suis dans une sorte de transe quand je filme ; je suis sensible à tout et je me laisse porter par les intuitions. » Ainsi, aux sensations des deux adolescents dans leur quête du lagon bleu, répondent celles du cinéaste attentif à tout événement cinématographique.
L'acuité du regard impressionne, tout comme la sensibilité du travail sonore. Dans un geste très actuel, ce cinéma naissant tient loin de lui toute esquisse de catégorisation - documentaire, fiction, peu importe, c'est simplement très beau.
Alessandro Comodin filme comme on aime, avec un engagement qui tient de l'engouement et avec une fougue communicative. (...) Son film est une ode à la beauté du monde dont on sort ébloui, le regard épanoui et le coeur en liesse.
Lire la critique complète de François Ekchajzer sur Télérama
Le film, extatique, parvient à saisir avec grâce les petits trucs de l'adolescence, les petits joies, les mystères, les secrets. Associe la puérilité de certains jeux régressifs, comme se balancer du sable dans la gueule, à des moments gorgés de mélancolie sourde.
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