Goran est conducteur de taxi dans les paysages enneigés et peu fréquentés des hauteurs croates. Porté sur la boisson, il s’étonne lui même d’avoir pour compagne la belle et riche Lina. Aveugle, celle-ci ne s’est peut-être jamais rendu compte du loser qu’il est. Alors que sa fête d’anniversaire se prépare, une nouvelle va tout chambouler: Lina est enceinte. Loin de réjouir Goran, cette annonce va précipiter le film dans une farce macabre, érotique et éthylique où les pulsions se déchaînent, les langues se délient et la petite fête entre amis va prendre une tournure incontrôlable.
Goran, chauffeur de taxi sans clients, prend soin de sa femme aveugle. Jusqu'à ce qu'elle annonce qu'elle est enceinte. Mais Goran a de bonnes raisons de penser que ce n'est pas de lui. Le film intrigue d'abord par son minimalisme. Peu d'informations sur les personnages et des dialogues rares dans un paysage de neige. Au final, les événements vont se précipiter et les morts s'accumuler. On ne sait si c'est une tragédie ou une comédie de moeurs qui dérape dans le macabre voire le gore. Le mieux est d'en rire car c'est sans doute la volonté du réalisateur qui lorgne un peu trop du côté des frères Coen. Mais il y a un climat délétère et doux en même temps et une suite de situations poussées à leur paroxysme avec une mise en scène efficace qui fait oublier une interprétation un peu juste. Cela vaut le coup d'y jeter un oeil hagard ou amusé.
Le film n’entre pas dans un genre spécifique — c’est un mélange de drame, de thriller et de comédie noire — et établit fermement la place de Marasovic (le réal, ndlr), grâce au large éventail de thèmes qu’il explore, comme réalisateur underground à ne pas rater. [...] Le film, avec son approche visuelle courageuse, dépeint un sens moral tourmenté, consumé par l’instinct primitif de vengeance. Dijak a reçu le prix du Meilleur acteur pour le rôle de Goran au Festival international du film Fantasia. Le scénario imprévisible est le fruit de la collaboration entre Marasovic et le scénariste et romancier norvégien Gjermund Gisvold. La trahison et la vengeance sont au centre du film et sont embellies par une touche comique vive, inspirée par les coutumes et traditions croates, ou simplement par les absurdités de la vie. Le son a largement permis de donner ce ton au film, l’un des meilleurs moments étant une fête dans une maison où la musique électronique est interrompue par une chanson populaire yougoslave des années 1960...
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