« Rolex le Portugais » a tenté l'aventure au Burkina Faso voisin, sans succès. Le voici de retour à Abidjan, pour gagner beaucoup d'argent. Avec ses compagnons, âgés de 15 à 25 ans, il vit de de l'économie informelle, en particulier celle du « broutage », soit des arnaques sur Internet, en profitant des largesses pécuniaires de blanches en mal d'amour ou de sensations, qu'ils vont ensuite brûler dans les maquis (débits de boisson) ou les boîtes. Les protagonistes de Vivre Riche appartiennent à une jeunesse mutante, déboussolée par les années de guerre civile, qui entend ni plus ni moins « encaisser la dette coloniale ».
[...]Il fallait se fondre au milieu d’eux, comprendre leur langage, ce nouchi qui ne cesse de se réinventer dans les quartiers d’Abidjan. Et respirer au même rythme, épouser leur mode de vie. De quoi y laisser la santé. C’était impossible sans la proximité de vécu qui permet de se faire accepter. Et il fallait une caméra proche sans être intrusive, un chef opérateur africain qui ait le sens du détail et du bon angle au bon moment, qui sait se fondre dans le réel. Le choix de Dieudo Hamadi s’imposait, proposé par une production avisée, lui qui a montré dans ses remarquables documentaires multiprimés (Atalaku, Examen d’Etat, Maman Colonelle) qu’il avait l’œil et l’écoute autant que le sens du cadre. L’alliance Joël Akafou / Dieudo Hamadi donne un film époustouflant au sens où c’est une énergie qu’ils réussissent à capter, énergie du désespoir certes, profondément amorale et produit du rêve d’argent facile d’un univers mondialisé, mais vitalité de la débrouille dans les affres du contexte néocolonial et d’un pays qui n’est toujours pas sorti de la crise et peut à nouveau exploser.[...]
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